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Par Bamby Diagne

Mai Ali Ghaji; conquérant du Kanem-Bornou

Alors que Christophe Colomb préparait sa première expédition vers les Amériques, Mai Ali Gaji (ou Ali Ghajedeni) rassemblait son armée pour ce qui allait devenir l’une des batailles les plus importantes de l’histoire de l’Afrique centrale. Cependant pour comprendre la légende du grand conquérant Ali Ghaji, il est nécessaire de repartir encore un peu plus dans le passé, à la génèse de l’empire du Kanem.

Avant de devenir l’empire du Kanem-Bornou, cette région d’Afrique centrale était simplement un royaume portant le nom de Kanem.

On estime que ses frontières se situaient initialement au nord-est de l’actuel Nigéria et légèrement à cheval entre le sud-est du Niger et l’Ouest du Tchad. Ce premier royaume jouait un rôle majeur à l’extrême sud de la route commerciale transsaharienne entre Tripoli et la région du lac Tchad, dont le contrôle a été un facteur important dans le développement de Kanem. Un état politique s’y est naturellement formé.

L’éclatement du Kanem

À la fin du XIVe siècle, le Kanem était en proie à une grande instabilité politique. Entre 1376 et 1400, six Maïs (nom donné aux rois du Kanem) ont régné, mais les envahisseurs Bulala ont tué cinq d’entre eux. Cette prolifération de “Mais” (prononcé Maï) a donné lieu à de nombreuses prétentions au trône et a conduit à une série de guerres intestines. Finalement, vers 1396, les Bulala, qui se nomment entre eux, Balala, un peuple de musulmans nomades venus de l’Est, obligèrent Mai Umar Idrismi à abandonner Njimi et à déplacer le peuple Kanembu sur la rive occidentale du lac Tchad.

Le Kanem perdu, la dynastie se reconstitua dans la région du Bornou. Il fallait tout d’abord subjuguer les Sô, population qui nous est totalement inconnue si ce n’est qu’à travers des récits légendaires et des vestiges archéologiques. Ils semblaient, à cette époque, occuper le littoral occidental et méridional du lac Tchad. 

Toujours est-il qu’en 1484, Mai Ali Gaji, construit une nouvelle capitale pour le Bornou au nord du Nigeria, cette capitale fût appelée Birni Ngazargamo. Au fil du temps, les mariages mixtes entre les peuples Kanembu et les autochtones ont donné naissance à un nouveau peuple et à une nouvelle langue, le Kanuri. 

La reconquête

Le rajeunissement des Sayfawa fût si réussi qu’à la fin du XIVe siècle, Mai Ali Gaji réussit à rallier une armée considérable et commença à conquérir de nombreux territoires dans l’objectif ultime de reconquérir le foyer d’origine du peuple Kanembu. Il réussit la prouesse de développer le Bornu ainsi que son armée à un tel point qu’il fût en capacité de retourner vers le Kanem en 1497 et finalement vaincre les Bulala. 

C’est ainsi qu’il put reprendre Njimi, capitale de ses ancêtres. Les dirigeants de l’empire restèrent cependant à Ngazargamu car ses terres étaient plus productives sur le plan agricole et mieux adaptées à l’élevage du bétail. Ces événements figurent sans nul doute parmi les plus remarquables moments de l’histoire de l’Afrique centrale et demeure l’origine de l’un des empires les plus impressionnants qu’ait connu le continent.

Kanem-Bornou, vers la légende

À la suite de sa prouesse, Ali entreprend la reconquête du Kanem et s’assure le contrôle des pistes sahariennes. L’empire du Bornu entre alors dans une deuxième période d’expansion à la fin du XVe siècle sous son règne. 

Par son impulsion, l’empire s’est étendu vers l’ouest, avec pour point culminant la conquête de l’État haoussa de Kano. Il s’est également considérablement étendu vers le nord et a consolidé son contrôle sur les routes commerciales du nord vers le Fezzan. Cependant, il se heurte au Songhaï dans ses tentatives de domination des États haoussa et de contrôle des routes commerciales qui traversent le Soudan d’est en ouest.

Ali Gaji régna donc, en tout, sur le Kanem, puis le Kanem-Bornu de 1471 à 1503. Son héritage a été poursuivi par Katarkamabi, qui a régné sur le Bornu de 1504 à 1526. Mais même au Bornu, les problèmes de la dynastie Sayfawa persistaient. Pendant les trois premiers quarts du XVe siècle, par exemple, quinze mais occupèrent le trône.

 

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