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Par Samuel Delengaigne Keïta

Mamadou Konaté, Le pionnier de l’ombre

Modibo Keïta, père de l’indépendance du Soudan français qu’il renommera Mali du nom d’un vieil est grand empire ouest-africain, est vu comme une figure du pan-Africanisme pars ses discours engagés et sa lutte pour l’indépendance du Soudan français.

Mais si je venais vous dire que la montée de Modibo Keïta à la présidence de la jeune République du Mali de 1960 jusqu’à 1968 n’était qu’un concours de circonstances ? En effet, pour les anciens du Mali, il existe un homme né avant le père de l’indépendance et qui aurait dû être président avant lui. Ne laissons pas plus longtemps planer le mystère et entrons dans la vie de Mamadou Konaté.

Mamadou Konaté, du même nom de famille que le père du fondateur de l’empire du Mali (Naré Maghann Konaté ), est né le premier Janvier 1897 à Kati dans le Sud-Ouest de l’actuel Mali dans une famille pauvre. Quand le moment fut venu il fit ses études à l’école normale William Ponty de Gorée, île constituant une partie du Sénégal actuel, d’où il sortit instituteur.

Il a d’abord enseigné dans des localités du Soudan français comme Bafoulabé, chef lieu de la région de Kayes et commune rurale. A Matina, dans la région de Ségou, ainsi qu’à Kolokani dans la région de Koulikoro au Sud-Ouest du Mali. Après avoir enseigné dans ces trois régions il se dirigea vers Bamako, ville qui à l’indépendance du Soudan français devient sa capitale.

Mamadou Konaté est aussi membre de l’association des lettrés du Soudan, qui sera renommé par la suite le « foyer du Soudan ». C’est en 1937 que semble commencer sa carrière politique. Cette année là il crée le syndicat des instituteurs de l’Afrique Occidentale Française. Ça-y-est la machine est lancée et Mamadou Konaté s’avérera être un homme politique très actif !

En 1945 il rejoint Modibo Keïta et Seydou Touré un autre homme politique soudanais. Ensemble, ils mettent sur pieds le Bloc Soudanais qui deviendra une année plus tard l’Union Soudanaise incorporée au Rassemblement Démocratique Africain (RDA), qui n’est pas à confondre avec la République Démocratique d’Allemagne (pour les blagueurs fins d’esprits).

Dès le 10 Novembre 1946, il siège pour la première à l’assemblée nationale française pour l’Union Démocratique Socialiste de la Résistance et du RDA (Selon certaines de nos sources UDSR- RDA ou encore USRD-RDA). En effet, les liste du RDA sont arrivées en deuxième position derrière le Parti Soudanais Progressiste (PSP) de Fily Dabo Sissoko. Être député à l’assemblée nationale ne l’empêche d’être engagé dans d’autres instances comme les commissions de l’éducation nationale et des territoires d’Outre-Mer.

Il est réélu pour un second mandat à l’assemblée nationale en 1951. Comme la première fois, la liste de son partie arrive en deuxième position mais cela ne fait que l’encourager dans sa lutte pour la future indépendance du Soudan français.

Le 2 Janvier 1956, l’UDSR-RDA arrive enfin en première position devant le PSP de Fily Dabo Sissoko. Modibo Keïta et Mamadou Konaté sont élus députés à l’assemblée nationale française et Mamadou Konaté devient le premier vice-président noir de l’assemblée nationale française. Malheureusement ; le 11 Mai 1956 ; Mamadou Konaté s’éteint à Bamako des suites d’une hépatite. Il entrait dans la première année de son troisième mandat à l’assemblée nationale.

À titre posthume en 1997, les plus hautes autorités du Mali dont le président Alpha Oumar Konaré élu pour un second mandat la même année lui ont décerné en récompense la place de l’éléphant en plein cœur de la capitale malienne. Un socle portant une statue d’éléphant est dressé et des plaques au nom de Mamadou Konaté sont érigées. Le choix de l’éléphant s’explique par le symbole du RDA qui était lui même un éléphant.

Mamadou Konaté peut être vu comme un précurseur du Mali indépendant, c’est pour cela qu’il est vu par certains de nos contemporains comme l’homme qui aurait dû devenir président à la place de Modibo Keïta et sonner la cloche de l’indépendance le 22 Septembre 1960.

Avec des « Si » on refait le monde, mais qui sait ?! Peut-être que SI Mamadou Konaté avait survécu à sa maladie la fédération du Mali aurait tenu malgré les tensions et que le Mali d’aujourd’hui serait paisible. Ou bien au contraire, peut-être que Mamadou Konaté aurait suivit le même fil qui mena certains politiciens dès l’indépendance à conduire leur nation vers une déchéance totale.

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