
Les violations des droits des peuples autochtones du monde entier sont devenues un problème persistant, parfois en raison d’un fardeau historique lié aux diverses colonisations qu’elles ont subies et parfois en raison du contraste avec une société en constante évolution.
On peut lire sur le site de l’ONU dans la page dédiée à la Journée internationale des peuples autochtones 2023, la phrase suivante :
« Leur représentation et leur participation aux efforts mondiaux d’atténuation du changement climatique, de consolidation de la paix et de coopération numérique sont essentielles à la mise en œuvre effective de leurs droits en tant qu’autochtones. »
La journée de cette année intitulée « Les jeunes autochtones, agents du changement pour l’autodétermination », réaffirme le rôle que les jeunes autochtones doivent occuper dans la prise de décision tout en reconnaissant leurs efforts dévoués dans l’action climatique, la recherche de la justice pour leur peuple et la création d’un lien intergénérationnel qui maintient leur culture, leurs traditions et leurs contributions vivantes.
Tous ces éléments peuvent t-ils être perçue comme une volonté de responsabilisation des peuples autochtones, dans des problématiques dont ils ne sont, pour la plupart du temps ni les instigateurs, ni les acteurs, mais plutôt les victimes collatérales ?
Peu importe la réponse, nous pensons sincèrement que cette Journée internationale des peuples autochtones se doit d’être mise en lumière car sa promotion ne peut être que positive pour la sensibilisation autour des sujets les concernant et La Défense de leurs droits à l’autodétermination.
Les peuples autochtones représentent 476 millions de personnes réparties dans 90 pays dans le monde. L’Afrique n’est donc pas seule concernée et bien qu’ils ne représentent que 5 % de la population mondiale, ils constituent aujourd’hui 15 % des individus les plus marginalisés de la planète. Les peuples autochtones sont les héritiers d’une grande diversité linguistique et culturelle, ainsi que de coutumes et de traditions ancestrales. Ils ne comptent pas moins de 5 000 cultures différentes et parlent la vaste majorité des quelque 7 000 langues de la planète.

En Afrique, malgré leur extrême diversité, les populations qui ont conservé un mode de vie traditionnel partagent d’importants points communs, notamment les liens qu’ils entretiennent avec leurs terres ancestrales et leur environnement, de même que la volonté de préserver leur mode d’organisation, leurs valeurs culturelles, sociales et économiques, qui varient souvent des normes dominantes dans les sociétés dans lesquelles ils vivent. Bien que pluriels, les peuples autochtones partagent donc des défis similaires liés à la reconnaissance et à la protection de leurs droits les plus fondamentaux.
Depuis des décennies, les peuples autochtones demandent la reconnaissance de leur identité, de leur mode de vie, de leurs terres, territoires et ressources naturelles mais, malgré leurs efforts, ils continuent d’être victimes de discriminations et d’injustices.
Jusqu’à présent, le gouvernement namibien n’a pas reconnu toutes les autorités autochtones légitimes sélectionnées dans le cadre de processus décisionnels traditionnels et n’a pas non plus veillé à ce qu’elles soient correctement représentées aux niveaux local et national. Les enfants Himba et San continuent d’être victimes de discrimination à l’école. Outre le fait qu’ils ne sont pas autorisés à porter des vêtements traditionnels, ils ne reçoivent pas d’enseignement dans leur langue maternelle. En conséquence, les San et les Himba accusent un retard de scolarisation par rapport aux autres groupes.

Selon un nouveau rapport, les tribus indigènes de la basse vallée de l’Omo, dans le sud-ouest de l’Éthiopie, souffrent une situation critique. La construction du barrage Gibe III et les plantations de canne à sucre ont été un désastre, notamment pour les communautés Kwegu, Bodi, Karo et Mursi. Depuis le début du projet, le barrage et les plantations ont gravement détérioré les moyens de subsistance des communautés autochtones de la région, selon le rapport. Les projets ont anéanti le bétail, provoqué des déplacements massifs et décimé la capacité des communautés locales à gagner leur vie, entraînant une famine généralisée.
L’une des conséquences les plus graves du barrage Gibe III, achevé en 2015, a commencé lorsque le gouvernement a commencé à remplir le réservoir en amont. Cela a mis fin aux inondations naturelles.

Cependant, l’avenir n’est pas complètement sombre pour toutes les populations autochtones et il y’a des avancées. Les Hadzabe, une tribu de chasseurs-cueilleurs vieille de 40 000 ans obtient des droits légaux sur ses terres ancestrales en Tanzanie, ce qui lui permet de protéger ses forêts contre les agriculteurs et les éleveurs qui cherchent à les défricher.
La déforestation dans le territoire central des Hadzabe a depuis diminué, alors qu’elle a augmenté de manière significative dans la région. Les populations d’éléphants, de chiens sauvages, de lions et de léopards, qui sont menacés d’extinction, ont augmenté et les Hadzabe ont gagné plus de 450 000$ grâce à l’échange de droits d’émission de carbone.

Ces progrès remarquables ont valu aux Hadzabe le prix Équateur du PNUD, qui récompense les efforts déployés par les peuples autochtones pour réduire la pauvreté au moyen de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité.